Le quotidien
En fonction de la nature et de l’intensité des troubles rencontrés (troubles praxiques et/ou neurovisuels et/ ou moteurs), le quotidien d’un enfant / adolescent / adulte dyspraxique peut être atteint de façon plus ou moins significative.
Il n’y pas de « profil type » de dyspraxie, il est donc important de ne pas généraliser. Si ces difficultés existent, il faut les porter à connaissance des médecins / rééducateurs qui vont conduire les bilans de votre enfant, adolescent.
Elles doivent également être connues des personnels de cantine et de services d’accueil de loisirs, et de la famille si besoin.
Les bilans adultes sont rarissimes (peu de professionnels formés).
Enfants / adolescents
Les repas
C’est un moment difficile pour la plupart des enfants dyspraxiques car ils doivent à la fois :
- se tenir assis,
- se servir d’ustensiles : fourchettes, cuillères,
- piquer les aliments avec précision,
- puis porter les aliments à la bouche et répéter ces gestes un grand nombre de fois (sans que son geste ne s’automatise),
- remplir sa cuillère, puis la porter à la bouche sans renverser,
- apprendre à boire dans un verre.
Il faut veiller à :
- ce que l’enfant soit bien assis, les pieds par terre, le dos bien calé et que la table ne soit pas trop haute. (Éviter qu’il ne soit perché sur des coussins instables),
- lui donner des couverts adaptés à sa taille (tordre éventuellement le manche pour faciliter la préhension), utiliser des petites cuillères très profonde. Acheter des couverts spécialement étudiés,
- lui proposer encore pendant un moment, un gobelet avec un couvercle,
- mettre « un set de table » pour éviter que son assiette ne bouge,
- utiliser des assiettes creuses type « céréales » avec un rebord (plutôt que des bols trop profonds) pour éviter de renverser la nourriture. C’est plus facile de se servir que dans un bol trop profond,
- lui mettre un tablier en plastique type peinture pour le protéger, il sera plus tranquille,
- ne pas trop remplir son assiette ou son verre,
- l’aider à couper la viande et à éplucher les fruits,
- l’entraîner en lui proposant de couper des aliments «mou»: banane, poire, fromage.
Surtout ne pas hésiter pour à l’aider à finir surtout le soir quand il est fatigué : il préfère ne pas manger car cela lui demande trop d’efforts. Soyez tolérant s’il s’appuie sur la table, c’est qu’il en a besoin (mais expliquer lui que, normalement, cela ne se fait pas) Éviter de l’inscrire à la cantine scolaire. Si ce n’est pas possible, faites en sorte que le personnel l’aide à couper ses aliments et transporte son plateau si besoin.
La propreté
L’enfant dyspraxique sera en retard pour la propreté. Il se contrôle mal, demande à aller aux toilettes au dernier moment et a fréquemment des accidents. Il a également besoin d’aide pour faire sa toilette.
- il ne « sent » pas bien son corps, il peut même ne pas sentir quand il a besoin d’aller au toilette et avoir de ce fait des problèmes de constipation,
- petit, il n’arrive pas à s’asseoir sur un pot classique,
- il n’est pas très stable, ne voit pas bien les toilettes, il est déséquilibré quand il se penche,
- il se rend compte au dernier moment qu’il a envie et n’arrive pas à temps ou n’ose pas demander à l’école,
- il n’arrive pas toujours à ouvrir et fermer le loquet de la porte des toilettes de l’école,
- Il n’arrive pas à se déshabiller assez vite, oublie de remonter l’abattant des toilettes,
- le petit garçon a du mal à faire pipi dans le trou des toilettes, il n’arrive pas à placer son corps, il doit baisser la tête et cela le déséquilibre (si son champs visuel est réduit vers le bas cela rajoute une difficulté supplémentaire),
- Il n’arrive pas à s’asseoir sur les toilettes, ses pieds ne touchent pas terre et il a du mal à rester assis, il bascule (il a peut-être même l’impression qu’il va tomber dedans…),
Pour l’aider, on peut :
- prévoir un pot « fauteuil »avec des accoudoirs pour se tenir et se lever facilement,
- mettre une marche en plastique pour qu’il monte facilement sur les toilettes,
- placer un réducteur de toilette,
- lui rappeller fréquemment d’aller aux toilettes ainsi que la séquence à suivre,
- l’habiller avec des habits pratiques à défaire,
- faire des jeux pour l’aider à mieux sentir son corps : passer un objet entre ses jambes,
- l’habituer à se servir de lingettes spéciales toilettes, lui donner une boîte pour emmener à l’école,
- prévenir l’enseignant pour qu’il fasse plus attention à lui,
- demander à un adulte de « tenir la porte », l’enfant pouvant être incapable de fermer le loquet,
- prévoir des changes pour l’école en cas d’accident.
Il éprouve également des difficultés pour
- se laver, s’essuyer,
- petit, il n’arrive pas à frotter les mains l’une contre l’autre,
- utiliser du savon liquide, moussant,
- lui mettre un peignoir de bain et lui apprendre à passer les mains sur son corps pour se sécher,
- se brosser les dents : utiliser une brosse à dent électrique, l’aider en lui brossant les dents (jeunes enfants… voire adolescents)
- ressentir la douleur : le seuil de douleur est souvent beaucoup plus élevé que pour un enfant du même âge. Quand l’enfant se fait très mal, il peut ne pas vous avertir… avant plusieurs jours.
Les déplacements
L’enfant dyspraxique peut avoir des difficultés de repérage dans l’espace et dans le temps. Certains ont de grandes difficultés à prendre les transports en commun et ont besoin d’accompagnement au-delà de l’âge habituel, y compris pour un parcours régulier.
Il faut être patient et commencer par s’assurer de la bonne reconnaissance visuel des trajets, des véhicules, des numéros des bus, des dispositifs de demandes d’arrêt…
Prendre seul le TGV peut être compliqué, l’enfant ne repère que la classe du wagon et non son numéro (trop petit).
L’anticipation doit être travaillée (partir avant le passage du bus, demander l’arrêt avant d’y être arrivé, connaissance de la durée d’un trajet, etc.).
Ces difficultés se rencontrent encore souvent à l’adolescence.
La montre au poignet doit avoir un affichage digital (type 00:00) et non des aiguilles. Un smartphone avec des alarmes, des applications pour les transports en commun et un GPS pour les trajets à pieds peut être fort utile pour permettre l’autonomie.
Les loisirs
Ne transformez pas toutes les situations en situations de rééducation. L’enfant doit pouvoir se détendre, vivre sans qu’il soit confronté à ses difficultés. Essayez de trouver des activités où il se sent bien et où il réussit.
En général, les activités suivantes ne conviennent pas :
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Tous les jeux de construction (il s’y interessera peut être un plus tard) les puzzles, les mécanos, les maquettes…Certains jeux de société (Pictionary) Il faut les aider à avancer leurs pions autrement tout le jeu tombe,
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Les arts plastiques (mais s’il n’a pas de consignes et de contraintes, il peut prendre plaisir à peindre),
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Les activités nécessitant habileté manuelle et coordination fine sont généralement source de difficulté et d’échec; par exemple : le piano, la danse , les sports de vitesse, de précision, d’équilibre,
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Le bricolage, le travail du bois, l’électricité, la couture sont des activités difficiles car elles sollicitent les fonctions praxiques.
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les déguisements (jeux de rôle), les marionnettes, les figurines des dessins animés (inventer des histoires), les poupées et les dinettes, les voitures et les garages, tous les animaux (ferme, jungle, mer, dinosaures, oiseaux…) les jeux informatiques, les consoles de jeux…
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aller au théâtre, au cinéma, écouter des concerts mais aussi faire du théâtre, danser
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la pratique de la vidéo amateur, de la Cibi,
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regarder des vidéos : histoires mais aussi documentaires, écouter des cassettes audio, de la musique,
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le tourisme, les voyages, les visites culturelles(de villes, de musées, de châteaux, de vignobles, d’usines, de zoos…),
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la cuisine…
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faire du poney pour le plaisir (bien que brosser le poney soit une tâche praxique, répétitive et donc fatigante)
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à la neige, on peut leur proposer de faire de la luge ou des promenades en raquettes,
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ils peuvent même prendre plaisir à pratiquer certains sports et même à se débrouiller si on les entraînent, ou si on adapte les conditions, (jouer au tennis sur un mur, foot dans un petit jardin …)
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jouer, sauter dans la piscine (ils perçoivent leur corps autrement, « mon garçon avait du mal à sauter sur la terre ferme mais sauter dans l’eau lui était très facile) pour leur apprendre à nager, il faut leur apprendre les mouvements des bras et des jambes séparement, et surtout bien passer par le stade où ils nagent sous l’eau (ils seront plus à l’aise)
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ils peuvent jouer au baby foot (entrainement coordination œil-main, rotation du poignet, percevoir les directions), jouer avec un panier de basket, jouer au badmington, faire du trampoline (pour muscler ).
Les anniversaires
Les enfants dyspraxiques sont rarement invités aux anniversaires des enfants de leur âge : les jeux physiques, les activités manuelles ou de compétition ne leur conviennent guère et ils sont vite mis à l’écart.
Pour son propre anniversaire, éviter de lui présenter des activités de motricité fine qui risquent de le mettre en échec (bricolage, légos, etc…) et ne pas être considérées comme un cadeau. Pour les petites filles dyspraxiques, oubliez les perles et autres activités de couture…
Éviter d’offrir en cadeau des jeux qui sont utilisés par les rééducateurs. Imaginez que vos enfants vous offre un de vos outils de travail…
Privilégier les jeux faisant appel à l’imagination. Certaines consoles de jeux et tablettes améliorent la coordination occulo-motrice et sont très appréciées.
Le sommeil et l’énurésie
Les troubles du sommeil et l’anxiété sont fréquents. Ils s’atténuent lorsque le vécu quotidien s’améliore, en particulier lorsque les parents deviennent aidants, lorsque la scolarité est adaptée à l’enfant et qu’il ne craint pas d’être mis en défaut alors qu’il a acquis les compétences attendues.
L’anxiété provient souvent des exigences de performances des adultes. Comme beaucoup d’autres enfants, les enfants dyspraxiques n’obtiennent pas de meilleurs résultats scolaires s’ils sont stressés.
L’énurésie, très fréquente avant le diagnostic, a tendance à s’atténuer avec l’âge. Culpabiliser l’enfant ne fait qu’aggraver son angoisse et ne résout rien.
La relaxation peut être tentée avec succès. L’osthéopathie peut également diminuer les tensions. Tout dépend de chaque enfant.
Adolescents / adultes
Le permis de conduire
Téléchargez le mémo FDMF permis de conduire 2017
L’arrêté du 4 août 2014 définit les conditions d’organisation de l’examen théorique du permis de conduire, principalement pour les candidats maîtrisant mal la langue française, les candidats sourds ou malentendants, et la prise en compte spécifique des candidats atteints de dysphasie, de dyslexie ou de dyspraxie.
AVANT TOUTE INSCRIPTION AUPRES D’UNE AUTO-ECOLE, RENSEIGNEZ VOUS SUR LA POSSIBILITE D’UNE VISITE MEDICALE.
Cette visite déterminera les aménagements dont vous pourrez bénéficier en tant que dyspraxique (véhicule avec boîte de vitesse automatique, aménagement du temps de passation de l’épreuve, relecture à voix haute par l’inspecteur, etc.)
Vous trouverez les nouveaux formats de certificats d’examen du permis de conduire (CEPC) remis par voie électronique et les nouvelles mentions additionnelles codifiées.