Les signes d’alerte

La dyspraxie est un handicap invisible. Les enfants dyspraxiques ont des difficultés à planifier, à programmer et à coordonner des gestes complexes, intentionnels et orientés vers un but, à élaborer le programme moteur qui leur permettra de réaliser un geste conscient, à prendre en compte les feedbacks internes et externes pour modifier leur mouvement. La dyspraxie affecte chaque enfant différemment.

L’enfant dyspraxique est souvent maladroit, lent : il renverse, casse, fait tomber, déchire.  Il peut avoir besoin d’aide pour s’habiller, pour se laver, s’essuyer… Il peut manger lentement, «salement », ne pas arriver pas à couper sa viande, ni à éplucher les fruits. Il peut avoir du mal à retrouver ses affaires, à ranger, à s’organiser, il peut oublier son cartable…..

Il peut avoir du mal à envoyer et à attraper un ballon, il peut lui être est difficile de pédaler, et peut ne pas pouvoir faire de vélo sans stabilisateurs.Il peut avoir des problèmes de tonus musculaire, par exemple il a du mal à fermer les portes…

L’enfant peut courir de façon désordonnée, ne pas arriver pas à coordonner les bras et jambes quand il nage. Il peut parfois avoir du mal à marcher surtout en terrain accidenté (forêt, montagne, sable..). Il peut se cogner souvent, se prendre les pieds dans les obstacles, tomber et avoir souvent des «bleus ». Il peut descendre les escaliers avec difficultés. Il peut sauter difficilement, avoir du mal à s’équilibrer sur un pied : il n’arrive pas à sauter à cloche pied.

Il peut ne pas aimer manipuler des objets comme jouer aux Lego, aux puzzles, au mécano et à tous les jeux de construction, il peut avoir du mal à apprendre et à suivre les règles des jeux.

En classe, il peut avoir beaucoup de mal à écrire (dysgraphie), ses dessins sont pauvres, souvent qualifiés d’immatures ; il progresse avec le temps mais de façon insuffisante, et ne peut suivre « en écriture » à l’école. Il peut ne pas réaliser les figures attendues en fonction de son âge. Il peut préférer écrire en lettres bâtons, mais ne peut tracer les obliques. Il ne peut accéder que très difficilement à l’écriture cursive ou liée.

Il peut être lent, malhabile, et le résultat de son travail peut être est peu lisible, grossier, sale, brouillon , chiffonné. Il peut ne pas pouvoir se servir d’une règle, d’un compas, d’une gomme, d’une paire de ciseaux. Il peut être facilement distrait et avoir du mal à se concentrer en classe, oublier les instructions et consignes.

Il peut avoir des troubles au niveau de la bouche (oro-bucco-facial) : souffler, siffler, mâcher, déglutir, articuler, il peut continuer à baver. Il peut avoir des problèmes au niveau du langage oral (= dyspraxie de la parole ) : il parle tard, il prononce ou articule mal, on le comprend difficilement. L’enfant parle mal car il a des difficultés à planifier, automatiser les séquences de gestes phonatoires.

Comme la nature et l’importance de l’expression de ces troubles varient selon les enfants,  chacun présente une dyspraxie unique et n’éprouve pas les même difficultés. De plus avec les rééducations et avec le temps leur performances s’améliorent : certains arrivent à écrire, ils s’habillent de plus en plus facilement. Certains n’ont aucun problème de « motricité globale », font du sport (ski, vélo..) mais auront plus de problèmes au niveau « de la motricité fine » ou au niveau des stratégies visuelles.

Sources de l’article :

Site national de DMF : http://www.dyspraxie.info

Dr Michèle Mazeau – Archives de pédiatrie 17 (2010) 314- 318

Inserm – Troubles des apprentissages : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie…