Comprendre l’enfant dyspraxique

Nous devons chercher à comprendre nos enfants pour pouvoir agir efficacement, ce qui implique de connaître leurs points faibles, problèmes de mémorisation, pour former des concepts, pour s’organiser, grande fatigabilité, difficultés pour s’intégrer dans la vie sociale… mais aussi leurs points forts, persévérance, vision originale et décalée, inventivité… pour les valoriser.

Nos enfants sont fantastiques ! Nous devons les aider à dépasser, contourner leurs difficultés, et non pas simplement les assister, nous devons patiemment les rendre autonomes, valoriser leurs essais, et pas seulement le résultat. Leur estime de soi est constamment mise à mal.

Il faut être patient et comprendre que tout est plus difficile, fatigant car ils ne peuvent automatiser les gestes.

Nous devons les responsabiliser, afin qu’ils se sentent utiles , en leur confiant des tâches à leur portée.

Ils ne sont ni immatures, ni paresseux. Il faut les aider sans les humilier, il ne faut pas les comparer aux autres (surtout pas à leurs frères et soeurs)

Nous devons leur expliquer qu’ils sont différents mais tout le monde est différent d’une certaine façon.

Ils doivent se sentir bien dans leur peau, fiers d’eux.

Quand ils sont en train d’accomplir une tâche, ne pas les stresser, ne pas les assaillir de commentaires pour ne pas les distraire.

 Difficultés pour mémoriser certaines informations

Nos enfants peuvent avoir des difficultés pour mémoriser et traiter certaines informations. Il peuvent alors s’appuyer sur leurs points forts : mémoire visuelle, auditive, kinesthésique…

On peut les aider à améliorer leur mémoire à court terme :

  • en jouant à porter des messages oraux à quelqu’un,
  • en lui demandant d’aller chercher plusieurs objets.(faire des courses, la cuisine…)
  • on peut lui demander de se rappeler de choses pour » la famille » et les lui redemander plus tard,.
  • lui faire composer les n° de téléphone quand on appelle

Il a du mal à organiser ses pensées et ne peut attendre pour parler (il risque d’oublier ce qu’il veut dire)

Une fois qu’il a rassemblé et organisé les informations, s’il attend trop longtemps pour les exprimer il les perd .Il ne coupe pas délibérement la parole aux gens pour se faire remarquer ou parce qu’il est jaloux (juste un petit peu).

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas lui expliquer les règles de vie : attendre son tour pour parler, écouter les autres, ne pas couper la parole. Il faut se montrer plus tolérant et lui faire signe que l’on a vu qu’il désire parler et que cela va être son tour.

Difficultés à former des concepts

Il peut avoir du mal à former des concepts (il n’a pas assez engrangé d’informations ou a du mal à les retrouver) il va peut être poser beaucoup de questions, plusieurs fois de suite ou pendant plusieurs jours de suite, il a trouvé ce moyen pour pouvoir traiter et retenir efficacement les informations (les faire passer de sa mémoire épisodique à sa mémoire sémantique). C’est parfois énervant surtout s’ il interrompt votre propre concentration et qu’en plus on sait qu’il connaît la réponse. Mais c’est peut être aussi qu’il cherche des informations plus précises et qu’il ne sait comment poser la question ou trouver les mots.

Rendre l’implicite explicite (Korff-Sausse 2007)

L’enfant dys peut avoir des difficultés avec le langage, les consignes implicites. Souvent , nous dépendons de la perception, de la parole de l’autre (le langage est un vecteur d’informations littérales). La représentation du monde de cerrtains dys est créée en s’appuyant sur ce qui leur est dit quand les autres enfants s’appuient sur ce qu’ils perçoivent.

Partir de leurs centres d’intérêt pour les éveiller

C’est important d’être très disponible pour le stimuler intellectuellement (ils sont curieux et très demandeurs) et de faire de nombreuses activités :

  • de la cuisine ( gâteaux, crêpes, compotes, jus de fruit…),
  • des plantations : semer des graines(cresson aliénois, tomate cerises, maïs,avocat, haricot, fleurs..), planter des fraisiers (il adore jouer avec la terre et l’eau),
  • observer les animaux : poules, poussins, ferme, zoo……
  • observer la glace qui fond, l’eau de la cocotte-minute, l’eau sur les vitres, trier les déchets…..
  • Il faut donc lui lire beaucoup d’histoires, lui acheter de nombreuses vidéos (histoire et documentaire que vous devez regarder au moins une fois avec lui pour pouvoir répondre à ses questions et pour l’aider à structurer l’histoire) lui faire écouter des chansons et des histoires. .

Leur donner beaucoup d’explications et ne pas hésiter à leur donner du vocabulaire précis, voire difficile.

 Troubles du comportement

Nos enfants peuvent avoir des problèmes de comportement, manifestations du souffrance psychologique. Il nous faut comprendre pourquoi, tenir compte de leur fatigabilité. il nous faudra peut-être les « entraîner à la vie en société ».

  •  si ses difficultés ne sont pas reconnues,
  •   si on lui demande des choses qu’il ne peut faire,
  • si on se moque de lui en classe,s’il est rejeté, s’il est critiqué par son professeur,
  • si son estime de soi est dévaluée, s’ il n’a pas confiance en lui.

De plus il ne supporte pas la frustration, l’échec, l’incompréhension, dans ce cas, il pique une colère, boude, devient agressif. Il faut que vôtre enfant puisse vous parler si quelque chose ne va pas; mais ne pas le surprotéger.

Sociabilité

L’enfant dyspraxique préfère jouer avec des enfants plus jeunes que lui ou avec des plus grands et il se rapproche souvent des adultes.

 

  • Il regarde les autres jouer mais n’arrive pas à s’intégrer (il joue mal aux jeux de ballons, court moins vite…),
  • Il n’arrive pas à suivre les régles des jeux,
  • Il a du mal à communiquer avec les autres enfants (comment leur parler et de quoi leur parler… ),
  • Il coupe la parole, n’écoute pas.

En fait c’est peut être parce qu’il :

  • n’arrive pas à décoder le langage non verbal des autres personnes : il ne perçoit pas les sentiments des autres, il interprète mal les attitudes et ne réagit pas de façon adéquate,
  • se place trop près, dévisage ouvertement, ne regarde pas l’autre dans les yeux, touche l’autre de manière inappropriée,
  • ne comprend pas l’importance du volume de la voix : parle trop fort ou trop bas, trop rapidement ou trop lentement , ne saisit pas les plaisanteries ou les sarcasmes

Il faut :

  • leur expliquer ce qui ne va pas en leur donnant des exemples,
  • leur faire rencontrer d’autres enfants. Inviter un ami à la maison, c’est plus facile de jouer avec une personne que de s’intégrer à un groupe,
  • lui faire rencontrer d’autres enfants dyspraxiques

La fatigue

Il faut bien avoir conscience que l’enfant dyspraxique se fatigue plus vite qu’un autre enfant. Il doit se concentrer plus pour accomplir une tâche. Il travaillera mieux au début de la journée et aura fréquemment besoin de s’arrêter. Parfois, il n’arrivera pas à reproduire avec succés quelque chose qu’il a réussi le matin ou même auparavant : il ne retrouve plus le plan d’exécution.

  • Il faut donc être patient avec lui et ne pas le stresser,
  • Il ne faut pas lui donner plusieurs consignes à la fois,
  • Il faut toujours lui donner des indications précises surtout au niveau spatial,
  • Il ne doit jamais faire plusieurs chose à la fois.